• Ojen

     

    Bien qu’étant un village "d’intérieur", puisqu’il n’a pas d’accès à la mer, Ojén fait partie de la région de la Costa del Sol occidentale. Il doit ce statut non pas à sa proximité géographique avec Marbella et Mijas, qu’il jouxte, mais parce qu’il bénéficie à peu près du même climat ainsi que des services de la zone la plus cosmopolite de Malaga, éloignée de quelques 10 kilomètres seulement. De ce fait, seuls lui parviennent les échos de l’agitation de la Costa del Sol. Ojén s’ouvre sur les montagnes comme une vraie porte d’entrée à la réserve naturelle de Sierra de las Nieves, récompensée en 2008 par le prix EDEN de l’excellence touristique de l’Union Européenne.

     

    La circonscription de Ojén est située entre la Sierra Blanca et la Sierra Alpujata, au nord, et s’étend vers le sud dans les vallées des rivières Real et Ojén, entre des versants abrupts et des torrents, accidents géographiques qui forment une orographie très contrastée et parfois spectaculaire. Et au milieu de ce paysage très tourmenté, on découvre la singularité du hameau, entouré d’une infinité de jardins qui descendent par paliers jusqu’au fond de la vallée.

     

    À en croire les restes retrouvés dans la grotte de Pecho Redondo, les premiers établissements humains dans cette zone datent du Néolithique. Il semble d’autre part que durant le Bas-Empire romain, une population vivant de l’agriculture et de l’élevage s’y soit établie. Mis à part cette information, qui n’est qu’une supposition logique, l’histoire de ce lieu reste muette jusqu’à l’arrivée des Arabes, époque durant laquelle la localité est citée pour la première fois dans la "Crónica de las hazañas de los emires cordobeses" (Chronique des exploits des émirs de Cordoue), quand Abderramán III décide de mettre fin à la rébellion du célèbre renégat Omar Ben Hafsun, auquel il fera face devant les murailles du château de Ojén.

     

    En l’an 921, une fois vaincu le chrétien rebelle, Abderramán conquiert Ojén et convertit son église en mosquée, devançant ainsi la coutume chrétienne de construire des églises sur les anciennes mosquées. Durant la domination arabe, le nom de la localité était Hoxán, que l’on peut traduire par "lieu rude". En 1485, la population musulmane tombe aux mains des Rois Catholiques, qui interdisent dès lors la présence musulmane à moins d’une lieue de la côte. L’objectif était d’empêcher la collaboration des Arabes avec les pirates turques et berbères. De nombreux habitants de Marbella s’installent alors à Ojén.

     

    La cohabitation entre musulmans et chrétiens se fait chaque fois plus difficile et la rébellion maure ne tarde pas à éclater à Istán en 1568. Cette rébellion est rejointe une année plus tard par les Maures de Ojén, qui fuient dans les montagnes, après avoir mis le feu à l’église, aux maisons et aux cultures, et tué leurs voisins chrétiens. Philippe II charge le duc de Medina Sidonia de faire cesser la rébellion de la Serranía de Ronda. En 1570, Ojén est repeuplée par de vieux chrétiens. En 1807, Charles IV octroie à Ojén l’indépendance de la juridiction de Marbella.

     

     

     

     

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